vendredi 14 octobre 2011

L'huile de ricin et le baume de cajou pour récupérer le pétrole déversé en mer

PétroleValorisation de l'huile de ricin et du baume de cajou pour récupérer le pétrole déversé en mer
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59861.htm
Les déballastages sauvages de pétroliers et les fuites de pétrole accidentelles ont déjà causé des dommages en divers endroits du monde. La contamination de l'eau par le pétrole est un problème courant étant donné son transport par voie maritime sur de longues distances. La découverte récente de la couche pré-sel et son exploration par Petrobras représente un risque d'ordre environnemental pour les eaux brésiliennes.

Une méthode de récupération du pétrole, à base d'huile de ricin et à base du liquide de la noix de cajou, appelé LCC dans l'étude ("Liquido da castanha de Caju"), qui sont des matières premières renouvelables et abondantes au Brésil, a été mise au point par une équipe de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ). Cette méthode, efficace, simple et peu coûteuse, minimise l'impact de la pollution sur l'environnement. Le projet a été développé grâce au soutien de la FAPERJ (Fondation d'Appui à la Recherche de l'Etat de Rio de Janeiro).

Au Brésil, le liquide de la noix de cajou est amplement utilisé et exporté. Il trouve notamment des applications comme antioxydant dans les combustibles et les lubrifiants. Le Professeur Fernando Gomes de Souza Junior, qui a travaillé de concert avec un groupe de recherche de l'Institut de Macromolécules Professeur Eloisa Mano (Ima) de l'UFRJ, relate qu'ils travaillent depuis plusieurs années sur un plastique produit à partir du LCC, et qu'ils se sont rendus compte que la structure chimique du LCC est très proche de celle du pétrole. "[...] Ils peuvent donc s'attirer, chose que nous avons prouvé avec les tests que nous avons réalisés", termine Fernando.

L'attraction entre le plastique de LCC et le pétrole vient de la nature chimique du principal composant du LCC, le cardanol, qui a tendance à interagir avec les composés aromatiques et aliphatiques du pétrole. De la même façon, les chercheurs ont découvert que la glycérine résiduelle du biodiesel produit à partir de ricin permet d'atteindre le même objectif, ce qui est une aubaine si l'on considère les tonnes de résidus qui sont actuellement inexploités. Le procédé utilisé pour valoriser la glycérine est le même que celui utilisé pour le LCC, à ceci près qu'il faut ajouter des groupes aromatiques à la résine de glycérine pour obtenir un plastique avec des propriétés similaires au plastique de LCC.

L'étape suivante a été d'élaborer la forme sous laquelle la résine serait retirée de l'eau conjointement au pétrole. L'option de tamiser la résine a été d'abord envisagée, mais elle été jugée comme une perte de temps et d'efficacité. L'équipe de recherche a ensuite trouvé une solution plus adaptée : mélanger ce plastique à des nanoparticules magnétiques, les maghemites, pour que la récupération du matériel avec le pétrole se fasse par la simple application d'un champs magnétique. Une fois mélangée aux maghemites, la résine produite est réduite en poudre pour que sa surface d'action soit plus importante.

La matériel est fabriqué au Laboratoire de Biopolymères et Capteurs de l'Institut de Macromolécules de l'UFRJ. C'est également dans ce laboratoire que sont réalisés les premiers tests de récupération du pétrole en eau de mer avec les résines magnétiques, le pétrole étant fourni par l'entreprise Petrobras. La méthode de production de la résine est peu coûteuse et facile à mettre en oeuvre. Fernando précise que "la quantité relative de matériel pour retirer le pétrole de l'eau est relativement faible, puisqu'un gramme de cette résine permet de capter facilement de cinq à huit grammes de pétrole".

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